基督山伯爵中法对照31(法)
L'inconnu fixa sur le jeune homme un de ces regards qui plongent au plus profond du coeur et de la pensée.
« Et pourquoi une vengeance ? demanda-t-il.
- Parce que, reprit Franz, vous m'avez tout l'air d'un homme qui, persécuté par la société, a un compte terrible à régler avec elle.
- Eh bien, fit Simbad en riant de son rire étrange, qui montrait ses dents blanches et aigus, vous n'y êtes pas ; tel que vous me voyez, je suis une espèce de philanthrope, et peut-être un jour irai-je à Paris pour faire concurrence à M. Appert et à l'homme au Petit Manteau Bleu.
- Et ce sera la première fois que vous ferez ce voyage ?
- Oh ! mon Dieu, oui. J'ai l'air d'être bien peu curieux, n'est-ce pas ? mais je vous assure qu'il n'y a pas de ma faute si j'ai tant tardé, cela viendra un jour ou l'autre !
- Et comptez-vous faire bientôt ce voyage ?
- Je ne sais encore, il dépend de circonstances soumises à des combinaisons incertaines.
- Je voudrais y être à l'époque où vous y viendrez, je tâcherais de vous rendre, en tant qu'il serait en mon pouvoir, l'hospitalité que vous me donnez si largement à Monte-Cristo.
- J'accepterais votre offre avec un grand plaisir, reprit l'hôte ; mais malheureusement, si j'y vais, ce sera peut-être incognito. »
Cependant, le souper s'avançait et paraissait avoir été servi à la seule intention de Franz ; car à peine si l'inconnu avait touché du bout des dents à un ou deux plats du splendide festin qu'il lui avait offert, et auquel son convive inattendu avait fait si largement honneur.
Enfin, Ali apporta le dessert, ou plutôt prit les corbeilles des mains des statues et les posa sur la table.
Entre les deux corbeilles, il plaça une petite coupe de vermeil fermée par un couvercle de même métal.
Le respect avec lequel Ali avait apporté cette coupe piqua la curiosité de Franz. Il leva le couvercle et vit une espèce de pâte verdâtre qui ressemblait à des confitures d'angélique, mais qui lui était parfaitement inconnue.
Il replaça le couvercle, aussi ignorant de ce que la coupe contenait après avoir remis le couvercle qu'avant de l'avoir levé, et, en reportant les yeux sur son hôte, il le vit sourire de son désappointement.
« Vous ne pouvez pas deviner, lui dit celui-ci, quelle espèce de comestible contient ce petit vase, et cela vous intrigue, n'est-ce pas ?
- Je l'avoue.
- Eh bien, cette sorte de confiture verte n'est ni plus ni moins que l'ambroisie qu'Hébé servait à la table de Jupiter.
- Mais cette ambroisie, dit Franz, a sans doute, en passant par la main des hommes, perdu son nom céleste pour prendre un nom humain ; en langue vulgaire, comment cet ingrédient, pour lequel, au reste, je ne me sens pas une grande sympathie, s'appelle-t-il ?
- Eh ! voilà justement ce qui révèle notre origine matérielle, s'écria Simbad ; souvent nous passons ainsi auprès du bonheur sans le voir, sans le regarder, ou, si nous l'avons vu et regardé, sans le reconnaître. Etes-vous un homme positif et l'or est-il votre dieu, goûtez à ceci, et les mines du Pérou, de Guzarate et de Golconde vous seront ouvertes. Etes-vous un homme d'imagination, êtes-vous poète, goûtez encore à ceci, et les barrières du possible disparaîtront ; les champs de l'infini vont s'ouvrir, vous vous promènerez, libre de coeur, libre d'esprit, dans le domaine sans bornes de la rêverie. Etes-vous ambitieux, courez-vous après les grandeurs de la terre, goûtez de ceci toujours, et dans une heure vous serez roi, non pas roi d'un petit royaume caché dans un coin de l'Europe, comme la France, l'Espagne ou l'Angleterre, mais roi du monde, roi de l'univers, roi de la création. Votre trône sera dressé sur la montagne où Satan emporta Jésus ; et, sans avoir besoin de lui faire hommage, sans être forcé de lui baiser la griffe, vous serez le souverain maître de tous les royaumes de la terre. N'est-ce pas tentant, ce que je vous offre là, dites, et n'est-ce pas une chose bien facile puisqu'il n'y a que cela à faire ? Regardez. »
A ces mots, il découvrit à son tour la petite coupe de vermeil qui contenait la substance tant louée, prit une cuillerée à café des confitures magiques, la porta à sa bouche et la savoura lentement, les yeux à moitié fermés, et la tête renversée en arrière.
Franz lui laissa tout le temps d'absorber son mets favori ; puis, lorsqu'il le vit un peu revenu à lui :
« Mais enfin, dit-il, qu'est-ce que ce mets si précieux ?
- Avez-vous entendu parler du Vieux de la Montagne, lui demanda son hôte, le même qui voulut faire assassiner Philippe Auguste ?
- Sans doute.
- Eh bien, vous savez qu'il régnait sur une riche vallée qui dominait la montagne d'où il avait pris son nom pittoresque. Dans cette vallée étaient de magnifiques jardins plantés par Hassen-ben-Sabah, et, dans ces jardins, des pavillons isolés. C'est dans ces pavillons qu'il faisait entrer ses élus, et là il leur faisait manger, dit Marco Polo, une certaine herbe qui les transportait dans le paradis, au milieu de plantes toujours fleuries, de fruits toujours mûrs, de femmes toujours vierges. Or, ce que ces jeunes gens bienheureux prenaient pour la réalité, c'était un rêve ; mais un rêve si doux, si enivrant, si voluptueux, qu'ils se vendaient corps et âme à celui qui le leur avait donné, et qu'obéissant à ses ordres comme à ceux de Dieu, ils allaient frapper au bout du monde la victime indiquée, mourant dans les tortures sans se plaindre à la seule idée que la mort qu'ils subissaient n'était qu'une transition à cette vie de délices dont cette herbe sainte, servie devant vous, leur avait donné un avant-goût.
- Alors, s'écria Franz, c'est du haschich ! Oui, je connais cela, de nom du moins.
- Justement, vous avez dit le mot, seigneur Aladin, c'est du haschich, tout ce qui se fait de meilleur et de plus pur en haschich à Alexandrie, du haschich d'Abougor, le grand faiseur, l'homme unique, l'homme à qui l'on devrait bâtir un palais avec cette inscription : Au marchand du bonheur, le monde reconnaissant.
- Savez-vous, lui dit Franz, que j'ai bien envie de juger par moi-même de la vérité ou de l'exagération de vos éloges ?
- Jugez par vous-même, mon hôte, jugez ; mais ne vous en tenez pas à une première expérience : comme en toute chose, il faut habituer les sens à une impression nouvelle, douce ou violente, triste ou joyeuse. Il y a une lutte de la nature contre cette divine substance, de la nature qui n'est pas faite pour la joie et qui se cramponne à la douleur. Il faut que la nature vaincue succombe dans le combat, il faut que la réalité succède au rêve ; et alors le rêve règne en maître, alors c'est le rêve qui devient la vie et la vie qui devient le rêve : mais quelle différence dans cette transfiguration ! c'est-à-dire qu'en comparant les douleurs de l'existence réelle aux jouissances de l'existence factice, vous ne voudrez plus vivre jamais, et que vous voudrez rêver toujours. Quand vous quitterez votre monde à vous pour le monde des autres, il vous semblera passer d'un printemps napolitain à un hiver lapon, il vous semblera quitter le paradis pour la terre, le ciel pour l'enfer. Goûtez du haschich, mon hôte ! goûtez-en ! »
Pour toute réponse, Franz prit une cuillerée de cette pâte merveilleuse, mesurée sur celle qu'avait prise son amphitryon, et la porta à sa bouche.
« Diable ! fit-il après avoir avalé ces confitures divines, je ne sais pas encore si le résultat sera aussi agréable que vous le dites, mais la chose ne me parait pas aussi succulente que vous l'affirmez.
- Parce que les houppes de votre palais ne sont pas encore faites à la sublimité de la substance qu'elles dégustent. Dites-moi : est-ce que dès la première fois vous avez aimé les huîtres, le thé, le porter, les truffes, toutes choses que vous avez adorées par la suite ? Est-ce que vous comprenez les Romains, qui assaisonnaient les faisans avec de l'assa-foetida, et les Chinois, qui mangent des nids d'hirondelles ? Eh ! mon Dieu, non. Eh bien, il en est de même du haschich : mangez-en huit jours de suite seulement, nulle nourriture au monde ne vous paraîtra atteindre à la Messe de ce goût qui vous parait peut-être aujourd'hui fade et nauséabond. D'ailleurs, passons dans la chambre à côté, c'est-à-dire dans votre chambre, et Ali va nous servir le café et nous donner des pipes. »
Tous deux se levèrent, et, pendant que celui qui s'était donné le nom de Simbad, et que nous avons ainsi nommé de temps en temps, de façon à pouvoir, comme son convive, lui donner une dénomination quelconque, donnait quelques ordres à son domestique, Franz entra dans la chambre attenante.
Celle-ci était d'un ameublement plus simple quoique non moins riche. Elle était de forme ronde, et un grand divan en faisait tout le tour. Mais divan, murailles, plafonds et parquets étaient tout tendus de peaux magnifiques, douces et moelleuses comme les plus moelleux tapis ; c'étaient des peaux de lions de l'Atlas aux puissantes crinières ; c'étaient des peaux de tigres du Bengale aux chaudes rayures, des peaux de panthères du Cap tachetées joyeusement comme celle qui apparaît à Dante, enfin des peaux d'ours de Sibérie, de renards de Norvège, et toutes ces peaux étaient jetées en profusion les unes sur les autres, de façon qu'on eût cru marcher sur le gazon le plus épais et reposer sur le lit le plus soyeux.
Tous deux se couchèrent sur le divan ; des chibouques aux tuyaux de jasmin et aux bouquins d'ambre étaient à la portée de la main, et toutes préparées pour qu'on n'eût pas besoin de fumer deux fois dans la même. Ils en prirent chacun une. Ali les alluma, et sortit pour aller chercher le café.
Il y eut un moment de silence, pendant lequel Simbad se laissa aller aux pensées qui semblaient l'occuper sans cesse, même au milieu de sa conversation, et Franz s'abandonna à cette rêverie muette dans laquelle on tombe presque toujours en fumant d'excellent tabac, qui semble emporter avec la fumée toutes les peines de l'esprit et rendre en échange au fumeur tous les rêves de l'âme.
Ali apporta le café.
« Comment le prendrez-vous ? dit l'inconnu : à la française ou à la turque, fort ou léger, sucré ou non sucré, passé ou bouilli ? à votre choix : il y en a de préparé de toutes les façons.
- Je le prendrai à la turque, répondit Franz.
- Et vous avez raison, s'écria son hôte ; cela prouve que vous avez des dispositions pour la vie orientale. Ah ! les Orientaux, voyez-vous, ce sont les seuls hommes qui sachent vivre ! Quant à moi, ajouta-t-il avec un de ces singuliers sourires qui n'échappaient pas au jeune homme, quand j'aurai fini mes affaires à Paris, j'irai mourir en Orient ; et si vous voulez me retrouver alors, il faudra venir me chercher au Caire, à Bagdad, ou à Ispahan.
- Ma foi, dit Franz, ce sera la chose du monde la plus facile, car je crois qu'il me pousse des ailes d'aigles, et, avec ces ailes je ferais le tour du monde en vingt-quatre heures.
- Ah ! ah ! c'est le haschich qui opère ; eh bien, ouvrez vos ailes et envolez-vous dans les régions surhumaines ; ne craignez rien, on veille sur vous, et si, comme celles d'Icare, vos ailes fondent au soleil, nous sommes là pour vous recevoir. »
Alors il dit quelques mots arabes à Ali, qui fit un geste d'obéissance et se retira, mais sans s'éloigner.
Quant à Franz, une étrange transformation s'opérait en lui. Toute la fatigue physique de la journée, toute la préoccupation d'esprit qu'avaient fait naître les événements du soir disparaissaient comme dans ce premier moment de repos où l'on vit encore assez pour sentir venir le sommeil. Son corps semblait acquérir une légèreté immatérielle, son esprit s'éclaircissait d'une façon inouïe, ses sens semblaient doubler leurs facultés ; l'horizon allait toujours s'élargissant, mais non plus cet horizon sombre sur lequel planait une vague terreur et qu'il avait vu avant son sommeil, mais un horizon bleu, transparent, vaste, avec tout ce que la mer a d'azur, avec tout ce que le soleil a de paillettes, avec tout ce que la brise a de parfums ; puis, au milieu des chants de ses matelots, chants si limpides et si clairs qu'on en eût fait une harmonie divine si on eût pu les noter, il voyait apparaître l'île de Monte-Cristo, non plus comme un écueil menaçant sur les vagues, mais comme une oasis perdue dans le désert ; puis à mesure que la barque approchait, les chants devenaient plus nombreux, car une harmonie enchanteresse et mystérieuse montait de cette île à Dieu, comme si quelque fée, comme Lorelay, ou quelque enchanteur comme Amphion, eût voulu y attirer une âme ou y bâtir une ville.
Enfin la barque toucha la rive, mais sans effort, sans secousse comme les lèvres touchent les lèvres, et il rentra dans la grotte sans que cette musique charmante cessât. Il descendit ou plutôt il lui sembla descendre quelques marches, respirant cet air frais et embaumé comme celui qui devait régner autour de la grotte de Circé, fait de tels parfums qu'ils font rêver l'esprit, de telles ardeurs qu'elles font brûler les sens, et il revit tout ce qu'il avait vu avant son sommeil, depuis Simbad, l'hôte fantastique, jusqu'à Ali, le serviteur muet ; puis tout sembla s'effacer et se confondre sous ses yeux, comme les dernières ombres d'une lanterne magique qu'on éteint, et il se retrouva dans la chambre aux statues, éclairée seulement d'une de ces lampes antiques et pâles qui veillent au milieu de la nuit sur le sommeil ou la volupté.
C'étaient bien les mêmes statues riches de forme, de luxure et de poésie, aux yeux magnétiques, aux sourires lascifs, aux chevelures opulentes. C'était Phryné, Cléopâtre, Messaline, ces trois grandes courtisanes : puis au milieu de ces ombres impudiques se glissait, comme un rayon pur, comme un ange chrétien au milieu de l'Olympe, une de ces figures chastes, une de ces ombres calmes, une de ces visions douces qui semblent voiler son front virginal sous toutes ces impuretés de marbre.
Alors il lui parut que ces trois statues avaient réuni leurs trois amours pour un seul homme, et que cet homme c'était lui, qu'elles s'approchaient du lit où il rêvait un second sommeil, les pieds perdus dans leurs longues tuniques blanches, la gorge nue, les cheveux se déroulant comme une onde, avec une de ces poses auxquelles succombaient les dieux, mais auxquelles résistaient les saints, avec un de ces regards inflexibles et ardents comme celui du serpent sur l'oiseau, et qu'il s'abandonnait à ces regards douloureux comme une étreinte, voluptueux comme un baiser.
Il sembla à Franz qu'il fermait les yeux, et qu'à travers le dernier regard qu'il jetait autour de lui il entrevoyait la statue pudique qui se voilait entièrement ; puis ses yeux fermés aux choses réelles, ses sens s'ouvrirent aux impressions impossibles.
Alors ce fut une volupté sans trêve, un amour sans repos, comme celui que promettait le Prophète à ses élus. Alors toutes ces bouches de pierre se firent vivantes, toutes ces poitrines se firent chaudes, au point que pour Franz, subissant pour la première fois l'empire du haschich, cet amour était presque une douleur, cette volupté presque une torture, lorsqu'il sentait passer sur sa bouche altérée les lèvres de ces statues, souples et froides comme les anneaux d'une couleuvre ; mais plus ses bras tentaient de repousser cet amour inconnu, plus ses sens subissaient le charme de ce songe mystérieux, si bien qu'après une lutte pour laquelle on eût donné son âme, il s'abandonna sans réserve et finit par retomber haletant, brûlé de fatigue, épuisé de volupté, sous les baisers de ces maîtresses de marbre et sous les enchantements de ce rêve inouï.
[1][2][3][4][5][6]
其他有趣的翻译
- 旅游法语口语系列一
- 旅游法语口语系列二
- 旅游法语:第一次坐法国航班
- 旅游法语:博物馆musées
- 旅游法语:旅店hotel
- 旅游法语:宗教religion
- 旅游法语:中国历史年表
- 旅游法语:Voyage
- 商业词汇法英对照系列一
- 商业词汇法英对照系列二
- 商业词汇法英对照系列三
- 商业词汇法英对照系列四
- 商业词汇法英对照系列五
- 商业词汇法英对照系列六
- 商业词汇法英对照系列七
- 商业词汇法英对照系列八
- 什么是企业(法汉对照)
- 外贸法语常用语
- 中国国家领导人会见外宾常用语
- 法语专业《跨文化交际》
- 法语中常用的足球术语
- 出生证明法文公证样本
- 法语个人简历样本一
- 法语个人简历样本二
- 法语个人简历样本三
- 法语简历与求职信样本
网友关注
- 法语语法辅导资料:将来时
- 法语聊天缩略语
- 法语语法:做施动词
- 法语热门团购词汇
- 法语语法辅导:打招呼
- 四个“毁坏”哪个更严重
- 2012年法语动词变位习题集-10
- 法语考试日常生活词汇:公交、超市
- 法语语法辅导:法语复合名词的复数
- TCF 机经关键 法语考试语法重点总结
- 法语语法辅导:标点符号之妙用2
- 2012年法语语法辅导:冠词的缩合形式
- 法语语法专攻(4)
- 生活中的法语词汇:手指脚趾的法语表达
- 中国古代建筑法语翻译词汇
- 法语语法:名词前用限定词的作用
- 法语语法辅导资料:条件式过去时
- 法语语法:语音特点详解
- 词汇学习—巴黎的名胜古迹
- 法语辅导-介词性短语(4)
- 法语语法:简单过去时和复合过去时
- 2012年法语语法辅导:疑问句小结
- 法语四级语法辅导与词汇模拟题
- 法语语法:ne que 、seulement 表达法
- 法语语法辅导:简单过去时和复合过去时
- 法语四级语法与词汇模拟题
- 法国城市名称
- 法语语法:巧记后缀ée
- 法语语法辅导资料:复合时态(2)
- 法语语法:介词depuis
- 法语语法辅导:关于"de”的用法总结
- 法语语法辅导资料:法语介词性短语 ( 1 )
- 法语语法:重要句型和其它(2)
- 法语语法指导:冠词的知识点(4)
- 法语语法:冠词的缩合形式
- 法语语法辅导:形容词阴阳性
- 法语语法:重要句型和其它(3)
- 法语词汇辅导:法语热词“山寨”
- 巴黎经典名胜名称(中法文对照)
- 2012年法语语法辅导:冠词的知识点(5)
- 法语语法辅导资料:名词的集中类型
- 英法词汇中的伪同源词列表(QR篇)
- 法语语法辅导:名词前用限定词的作用
- 中国时政词汇汉法对译
- 法语语法:en 的几种用法
- 法语语法辅导资料:冠词的缩合形式
- 法语语法:名词的集中类型
- 法语词汇辅导:两会法语翻译常用词汇2
- 圣经中的七宗罪(中法对照)
- 法语语法辅导资料:复合时态(1)
- 法语中的各种颜色(1)
- 法语辅导-介词性短语(2)
- 法语语法:形容词的位置的搭配
- 法语考试日常生活词汇:网吧、餐厅
- 法语语法辅导:直接疑问和间接疑问
- 法语语法:重要句型和其它(1)
- 法语常用语法术语法汉对照
- 法语语法辅导资料:复合时态(3)
- 法语中有关“见面、相遇”的翻译
- 法语语法辅导:时间表示法
- 法语语法专攻(3)
- 法语TEF基础测试——名词
- 法语词汇辅导:实用词汇一
- 法语语法辅导资料:法语介词性短语 ( 2 )
- 法语语法辅导:语音特点详解
- 法语词汇辅导:新兴中文热词法语翻译(二)
- 法语条件式
- 法语语法专攻(5)
- 法语语法辅导资料:冠词的知识点(4)
- 疑问句的类型以及结构
- 法语pouvoir和 devoir 用法上的区别详解
- 2012年法语语法辅导:冠词的知识点(1)
- 法企白领上班必备法语词汇1
- 法语语法:泛指形容词
- 法语语法:中可数和不可数名词区分
- 法国景点名称
- 法语语法:介词pendant
- 法语辅导-介词性短语(3)
- 法语几种表示强调的句型结构
- 法语语法:ne的几种用法
- 法语语法:重要句型和其它(2)
精品推荐
- 和布克赛尔蒙古县05月30日天气:小雨转晴,风向:无持续风向,风力:<3级,气温:11/3℃
- 伊犁05月30日天气:晴,风向:无持续风向,风力:<3级,气温:26/12℃
- 和静县05月30日天气:晴,风向:无持续风向,风力:<3级,气温:23/12℃
- 贵德县05月30日天气:小雨转中雨,风向:东北风,风力:<3级,气温:25/12℃
- 盐池县05月30日天气:晴转小雨,风向:无持续风向,风力:<3级转3-4级,气温:28/16℃
- 沙坡头区05月30日天气:晴转小雨,风向:无持续风向,风力:<3级转4-5级,气温:29/15℃
- 平安县05月30日天气:小雨转中雨,风向:东风,风力:<3级,气温:26/11℃
- 称多县05月30日天气:多云,风向:西南风,风力:4-5级转3-4级,气温:21/4℃
- 贺兰县05月30日天气:晴转小雨,风向:无持续风向,风力:<3级转3-4级,气温:31/14℃
- 昌吉05月30日天气:阴,风向:东北风,风力:3-4级转<3级,气温:24/11℃
分类导航
热门有趣的翻译
- 法语热门:给我一次机会
- 法国的家庭宠物
- 法语日常口语学习:酒类
- 法语入门基础语法指导:直陈式先过去时
- 法语语法指导:名词前用限定词的作用
- 法语阅读经典素材整理25
- 法语语法指导:法语语法解析4
- 法语语法与词汇考试练习选择题整理(3)
- 优美法语每日一说:只道当时年纪小,对爱知之甚少
- 法语语法辅导:各并列连词的表现形式
- 基础法语语法:tout
- 看漫画学法语:Anpe
- 地理相关法语词汇
- 新概念法语对话辅导资料:我很抱歉
- 《茶花女》法语版第12章
- 法语口语:困了Fatigué
- 法语语法中的复合过去时及其性数配合
- 法语词汇素材:汽车相关词汇整理13
- 初学者必备法语词汇:CONNAITRE SAVOIR(音频朗读)
- 新概念法语发音辅导:表达情感的重音
- 法语词汇学习:常用短语2
- 英法同形词义辨析:Peine / Pain
- 法语阅读:软屏手机时代即将来临?
- 法语口语:Bâiller 打哈欠
- 留法实用词汇之 “时差”
- 《茶花女》中法对照第7章(法语)