基督山伯爵中法对照35
- Ce que j'en pense ! dit Albert visiblement étonné que son compagnon lui fît une pareille question ; je pense que c'est un homme charmant, qui fait à merveille les honneurs de chez lui, qui a beaucoup vu, beaucoup étudié, beaucoup réfléchi, qui est, comme Brutus de l'école stoïque, et, ajouta-t-il en poussant amoureusement une bouffée de fumée qui monta en spirale vers le plafond, et qui par-dessus tout cela possède d'excellents cigares. »
C'était l'opinion d'Albert sur le comte ; or, comme Franz savait qu'Albert avait la prétention de ne se faire une opinion sur les hommes et sur les choses qu'après de mûres réflexions, il ne tenta pas de rien changer à la sienne.
« Mais, dit-il, avez-vous remarqué une chose singulière ?
- Laquelle ?
- L'attention avec laquelle il vous regardait.
- Moi ?
- Oui, vous. »
Albert réfléchit.
« Ah ! dit-il en poussant un soupir, rien d'étonnant à cela. Je suis depuis près d'un an absent de Paris, je dois avoir des habits de l'autre monde. Le comte m'aura pris pour un provincial ; détrompez-le, cher ami, et dites-lui, je vous prie, à la première occasion, qu'il n'en est rien. »
Franz sourit ; un instant après le comte rentra.
« Me voici, messieurs, dit-il, et tout à vous, les ordres sont donnés ; la voiture va de son côté place del Popolo, et nous allons nous y rendre du nôtre, si vous voulez bien, par la rue du Cours. Prenez donc quelques-uns de ces cigares, monsieur de Morcerf.
- Ma foi, avec grand plaisir, dit Albert, car vos cigares italiens sont encore pires que ceux de la régie. Quand vous viendrez à Paris, je vous rendrai tout cela.
- Ce n'est pas de refus ; je compte y aller quelque jour, et, puisque vous le permettez, j'irai frapper à votre porte. Allons messieurs, allons, nous n'avons pas de temps à perdre ; il est midi et demi, partons. »
Tous trois descendirent. Alors le cocher prit les derniers ordres de son maître, et suivit la via del Babuino, tandis que les piétons remontaient par la place d'Espagne et par la via Frattina, qui les conduisait tout droit entre le palais Fiano et le palais Rospoli.
Tous les regards de Franz furent pour les fenêtres de ce dernier palais ; il n'avait pas oublié le signal convenu dans le Colisée entre l'homme au manteau et le Transtévère.
« Quelles sont vos fenêtres ? demanda-t-il au comte du ton le plus naturel qu'il pût prendre.
- Les trois dernières », répondit-il avec une négligence qui n'avait rien d'affecté ; car il ne pouvait deviner dans quel but cette question lui était faite.
Les yeux de Franz se portèrent rapidement sur les trois fenêtres. Les fenêtres latérales étaient tendues en damas jaune, et celle du milieu en damas blanc avec une croix rouge.
L'homme au manteau avait tenu sa parole au Transtévère, et il n'y avait plus de doute : l'homme au manteau c'était bien le comte.
Les trois fenêtres étaient encore vides.
Au reste, de tous côtés se faisaient les préparatifs ; on plaçait des chaises, on dressait des échafaudages, on tendait des fenêtres. Les masques ne pouvaient paraître, les voitures ne pouvaient circuler qu'au son de la cloche ; mais on sentait les masques derrière toutes les fenêtres, les voitures derrière toutes les portes.
Franz, Albert et le comte continuèrent de descendre la rue du Cours. A mesure qu'ils approchaient de la place du Peuple, la foule devenait plus épaisse, et au-dessus des têtes de cette foule, on voyait s'élever deux choses : l'obélisque surmonté d'une croix qui indique le centre de la place, et, en avant de l'obélisque, juste au point de correspondance visuelle des trois rues del Babuino, del Corso et di Ripetta, les deux poutres suprêmes de l'échafaud, entre lesquelles brillait le fer arrondi de la mandaïa.
A l'angle de la rue on trouva l'intendant du comte, qui attendait son maître.
La fenêtre louée à ce prix exorbitant sans doute dont le comte n'avait point voulu faire part à ses invités, appartenait au second étage du grand palais, situé entre la rue del Babuino et le monte Pincio ; c'était, comme nous l'avons dit, une espèce de cabinet de toilette donnant dans une chambre à coucher ; en fermant la porte de la chambre à coucher, les locataires du cabinet étaient chez eux ; sur les chaises on avait déposé des costumes de paillasse en satin blanc et bleu des plus élégants.
« Comme vous m'avez laissé le choix des costumes, dit le comte aux deux amis, je vous ai fait préparer ceux-ci. D'abord, c'est ce qu'il y aura de mieux porté cette année ; ensuite, c'est ce qu'il y a de plus commode pour les confetti, attendu que la farine n'y paraît pas. »
Franz n'entendit que fort imparfaitement les paroles du comte, et il n'apprécia peut-être pas à sa valeur cette nouvelle gracieuseté ; car toute son attention était attirée par le spectacle que présentait la piazza del Popolo, et par l'instrument terrible qui en faisait à cette heure le principal ornement.
C'était la première fois que Franz apercevait une guillotine ; nous disons guillotine, car la mandaïa romaine est taillée à peu près sur le même patron que notre instrument de mort. Le couteau, qui a la forme d'un croissant qui couperait par la partie convexe, tombe de moins haut, voilà tout.
Deux hommes, assis sur la planche à bascule où l'on couche le condamné, déjeunaient en attendant, et mangeaient, autant que Franz pût le voir, du pain et des saucisses ; l'un d'eux souleva la planche, en tira un flacon de vin, but un coup et passa le flacon à son camarade ; ces deux hommes, c'étaient les aides du bourreau !
A ce seul aspect, Franz avait senti la sueur poindre à la racine de ses cheveux.
Les condamnés, transportés la veille au soir des Carceri Nuove dans la petite église Sainte-Marie-del-Popolo, avaient passé la nuit, assistés chacun de deux prêtres, dans une chapelle ardente fermée d'une grille, devant laquelle se promenaient des sentinelles relevées d'heure en heure.
Une double haie de carabiniers placés de chaque côté de la porte de l'église s'étendait jusqu'à l'échafaud, autour duquel elle s'arrondissait, laissant libre un chemin de dix pieds de large à peu près, et autour de la guillotine un espace d'une centaine de pas de circonférence. Tout le reste de la place était pavé de têtes d'hommes et de femmes. Beaucoup de femmes tenaient leurs enfants sur leurs épaules. Ces enfants, qui dépassaient la foule de tout le torse, étaient admirablement placés.
Le monte Pincio semblait un vaste amphithéâtre dont tous les gradins eussent été chargés de spectateurs ; les balcons des deux églises qui font l'angle de la rue del Babuino et de la rue di Ripetta regorgeaient de curieux privilégiés ; les marches des péristyles semblaient un flot mouvant et bariolé qu'une marée incessante poussait vers le portique : chaque aspérité de la muraille qui pouvait donner place à un homme avait sa statue vivante.
Ce que disait le comte est donc vrai, ce qu'il y à de plus curieux dans la vie est le spectacle de la mort.
Et cependant, au lieu du silence que semblait commander la solennité du spectacle, un grand bruit montait de cette foule, bruit composé de rires, de huées et de cris joyeux ; il était évident encore, comme l'avait dit le comte, que cette exécution n'était rien autre chose, pour toute le peuple, que le commencement du carnaval.
Tout à coup ce bruit cessa comme par enchantement, la porte de l'église venait de s'ouvrir.
Une confrérie de pénitents, dont chaque membre était vêtu d'un sac gris percé aux yeux seulement, et tenait un cierge allumé à la main, parut d'abord ; en tête marchait le chef de la confrérie.
Derrière les pénitents venait un homme de haute taille. Cet homme était nu, à l'exception d'un caleçon de toile au côté duquel était attaché un grand couteau caché dans sa gaine ; il portait sur l'épaule droite une lourde masse de fer. Cet homme, c'était le bourreau.
Il avait en outre des sandales attachées au bas de la jambe par des cordes.
Derrière le bourreau marchaient, dans l'ordre où ils devaient être exécutés, d'abord Peppino et ensuite Andrea.
Chacun était accompagné de deux prêtres.
Ni l'un ni l'autre n'avait les yeux bandés.
Peppino marchait d'un pas assez ferme ; sans doute il avait eu avis de ce qui se préparait pour lui.
Andrea était soutenu sous chaque bras par un prêtre.
Tous deux baisaient de temps en temps le crucifix que leur présentait le confesseur.
Franz sentit, rien qu'à cette vue, les jambes qui lui manquaient ; il regarda Albert. Il était pâle comme sa chemise, et par un mouvement machinal il jeta loin de lui son cigare, quoiqu'il ne l'eût fumé qu'à moitié.
Le comte seul paraissait impassible. Il y avait même plus, une légère teinte rouge semblait vouloir percer la pâleur livide de ses joues.
Son nez se dilatait comme celui d'un animal féroce qui flaire le sang, : et ses lèvres, légèrement écartées, laissaient voir ses dents blanches, petites et aigus comme celles d'un chacal.
Et cependant, malgré tout cela, son visage avait une expression de douceur souriante que Franz ne lui avait jamais vue ; ses yeux noirs surtout étaient admirables de mansuétude et de velouté.
Cependant les deux condamnés continuaient de marcher vers l'échafaud, et à mesure qu'ils avançaient on pouvait distinguer les traits de leur visage. Peppino était un beau garçon de vingt-quatre à vingt-six ans, au teint hâlé par le soleil, au regard libre et sauvage. Il portait la tête haute et semblait flairer le vent pour voir de quel côté lui viendrait son libérateur.
Andrea était gros et court : son visage, bassement cruel, n'indiquait pas d'âge ; il pouvait cependant avoir trente ans à peu près. Dans la prison, il avait laissé pousser sa barbe. Sa tête retombait sur une de ses épaules, ses jambes pliaient sous lui : tout son être paraissait obéir à un mouvement machinal dans lequel sa volonté n'était déjà plus rien.
« Il me semble, dit Franz au comte, que vous m'avez annoncé qu'il n'y aurait qu'une exécution.
- Je vous ai dit la vérité, répondit-il froidement.
- Cependant voici deux condamnés.
- Oui ; mais de ces deux condamnés l'un touche à la mort, et l'autre a encore de longues années à vivre.
- Il me semble que si la grâce doit venir, il n'y a plus de temps à perdre.
- Aussi la voilà qui vient ; regardez », dit le comte.
En effet, au moment où Peppino arrivait au pied de la mandaïa, un pénitent, qui semblait être en retard, perça la haie sans que les soldats fissent obstacle à son passage, et, s'avançant vers le chef de la confrérie, lui remit un papier plié en quatre.
Le regard ardent de Peppino n'avait perdu aucun de ces détails ; le chef de la confrérie déplia le papier, le lut et leva la main.
« Le Seigneur soit béni, et Sa Sainteté soit louée ! dit-il à haute et intelligible voix. Il y a grâce de la vie pour l'un des condamnés.
- Grâce ! s'écria le peuple d'un seul cri ; il y a grâce ! »
A ce mot de grâce, Andrea sembla bondir et redressa la tête.
« Grâce pour qui ? » cria-t-il.
Peppino resta immobile, muet et haletant.
« Il y a grâce de la peine de mort pour Peppino dit Rocca Priori », dit le chef de la confrérie.
Et il passa le papier au capitaine commandant les carabiniers, lequel, après l'avoir lu, le lui rendit.
« Grâce pour Peppino ! s'écria Andrea, entièrement tiré de l'état de torpeur où il semblait être plongé ; pourquoi grâce pour lui et pas pour moi ? nous devions mourir ensemble ; on m'avait promis qu'il mourrait avant moi, on n'a pas le droit de me faire mourir seul, je ne le veux pas ! »
Et il s'arracha au bras des deux prêtres, se tordant, hurlant, rugissant et faisant des efforts insensés pour rompre les cordes qui lui liaient les mains.
Le bourreau fit signe à ses deux aides, qui sautèrent en bas de l'échafaud et vinrent s'emparer du condamné.
« Qu'y a-t-il donc ? » demanda Franz au comte.
Car, comme tout cela se passait en patois romain, il n'avait pas très bien compris.
« Ce qu'il y a ? dit le comte, ne comprenez-vous pas bien ? Il y a que cette créature humaine qui va mourir est furieuse de ce que son semblable ne meure pas avec elle et que, si on la laissait faire, elle le déchirerait avec ses ongles et avec ses dents plutôt que de le laisser jouir de la vie dont elle va être privée. O hommes ! hommes ! race de crocodiles ! comme dit Karl Moor, s'écria le comte en étendant les deux poings vers toute cette foule, que je vous reconnais bien là, et qu'en tout temps vous êtes bien dignes de vous-mêmes ! »
En effet, Andrea et les deux aides du bourreau se roulaient dans la poussière, le condamné criant toujours : « Il doit mourir, je veux qu'il meure ! On n'a pas le droit de me tuer tout seul ! »
« Regardez, regardez, continua le comte en saisissant chacun des deux jeunes gens par la main, regardez, car, sur mon âme, c'est curieux ; voilà un homme qui était résigné à son sort, qui marchait à l'échafaud, qui allait mourir comme un lâche, c'est vrai, mais enfin il allait mourir sans résistance et sans récrimination : savez-vous ce qui lui donnait quelque force ? savez- vous ce qui le consolait ? savez-vous ce qui lui faisait prendre son supplice en patience ? c'est qu'un autre partageait son angoisse, c'est qu'un autre allait mourir comme lui ; c'est qu'un autre allait mourir avant lui ! Menez deux moutons à la boucherie, deux boeufs à l'abattoir, et faites comprendre à l'un d'eux que son compagnon ne mourra pas, le mouton bêlera de joie, le boeuf mugira de plaisir ; mais l'homme, l'homme que Dieu a fait à son image, l'homme à qui Dieu a imposé pour première, pour unique, pour suprême loi, l'amour de son prochain, l'homme à qui Dieu a donné une voix pour exprimer sa pensée, quel sera son premier cri quand il apprendra que son camarade est sauvé ? un blasphème. Honneur à l'homme, ce chef-d'oeuvre de la nature, ce roi de la création ! »
Et le comte éclata de rire, mais d'un rire terrible qui indiquait qu'il avait dû horriblement souffrir pour en arriver à rire ainsi.
Cependant la lutte continuait, et c'était quelque chose d'affreux à voir. Les deux valets portaient Andrea sur l'échafaud ; tout le peuple avait pris parti contre lui, et vingt mille voix criaient d'un seul cri : « A mort ! à mort ! »
Franz se rejeta en arrière ; mais le comte ressaisit son bras et le retint devant la fenêtre.
« Que faites-vous donc ? lui dit-il ; de la pitié ? elle est, ma foi, bien placée ! Si vous entendiez crier au chien enragé, vous prendriez votre fusil, vous vous jetteriez dans la rue, vous tueriez sans miséricorde à bout portant la pauvre bête, qui, au bout du compte, ne serait coupable que d'avoir été mordue par un autre chien, et de rendre ce qu'on lui a fait : et voilà que vous avez pitié d'un homme qu'aucun autre homme n'a mordu, et qui cependant a tué son bienfaiteur, et qui maintenant, ne pouvant plus tuer parce qu'il a les mains liées, veut à toute force voir mourir son compagnon de captivité, son camarade d'infortune ! Non, non, regardez, regardez. »
La recommandation était devenue presque inutile, Franz était comme fasciné par l'horrible spectacle. Les deux valets avaient porté le condamné sur l'échafaud, et là, malgré ses efforts, ses morsures, ses cris, ils l'avaient forcé de se mettre à genoux. Pendant ce temps, le bourreau s'était placé de côté et la masse en arrêt ; alors, sur un signe, les deux aides s'écartèrent. Le condamné voulut se relever, mais avant qu'il en eût le temps, la masse s'abattit sur sa tempe gauche ; on entendit un bruit sourd et mat, le patient tomba comme un boeuf, la face contre terre, puis d'un contrecoup, se retourna sur le dos. Alors le bourreau laissa tomber sa masse, tira le couteau de sa ceinture, d'un seul coup lui ouvrit la gorge et, montant aussitôt sur son ventre, se mit à le pétrir avec ses pieds.
A chaque pression, un jet de sang s'élançait du cou du condamné.
Pour cette fois, Franz n'y put tenir plus longtemps ; il se rejeta en arrière, et alla tomber sur un fauteuil à moitié évanoui.
Albert, les yeux fermés, resta debout, mais cramponné aux rideaux de la fenêtre.
Le comte était debout et triomphant comme le mauvais ange.[1][2][3][4]
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