法语格林童话:La Petite Table, l'Âne et le Bâton
Il y a bien longtemps, il était un tailleur qui avait trois fils et une seule chèvre.
La chèvre devait les nourrir tous les trois avec son lait ; il fallait qu'elle mangeât bien et qu'on la menât tous les jours aux champs. Les fils s'en occupaient chacun à son tour.
Un jour, l'aîné la mena au cimetière, où l'herbe était la plus belle, la laissa là à manger et à gambader. Le soir, quand le moment fut venu de rentrer à la maison, il demanda :
- Alors, chèvre, es-tu repue ?
La chèvre répondit :
- J'ai tant mangé que je ne peux plus avaler - bê, bê, bê, bê !
- Eh bien ! viens à la maison, dit le garçon.
Il la prend par sa corde, la conduit à l'écurie et l'attache.
- Alors, demanda le vieux tailleur, la chèvre a-t-elle assez mangé ?
- Oh ! répondit le fils, elle a tant mangé qu'elle ne peut plus rien avaler.
Le père voulut s'en rendre compte par lui-même. Il alla à l'écurie, caressa la chère petite chèvre et demanda :
- Chèvre, es-tu repue ?
La chèvre répondit :
- De quoi devrais-je être repue ? Parmi les tombes j'ai couru pour me nourrir rien n'ai trouvé bê, bê, bê, bê !
- Qu'entends-je ! s'écria le tailleur. Il rentre à la maison et dit au garçon :
- Ah, menteur, tu dis que la chèvre est repue et tu l'as laissée sans nourriture ! Et, dans sa colère, il prend une canne et en bat son fils en le jetant dehors.
Le lendemain, c'était au tour du second fils. Il chercha dans le jardin un coin où poussaient de belles herbes et la chèvre s'en régala. Le soir, comme il voulait rentrer, il demanda :
- Chèvre, es-tu repue ?
La chèvre répondit :
- J'ai tant mangé que je ne peux plus avaler - bê, bê, bê, bê !
- Alors, rentre à la maison, dit le garçon.
Il la tira vers la maison, l'attacha dans l'écurie.
- Eh bien ? demanda le vieux tailleur, la chèvre a-t-elle assez mangé ?
- Oh ! répondit le fils, elle a tant mangé qu'elle ne peut plus rien avaler. Le tailleur n'avait pas confiance. Il se rendit à l'écurie et demanda :
- Chèvre, es-tu repue ?
La chèvre répondit :
- De quoi devrais-je être repue ? Parmi les sillons j'ai couru pour me nourrir n'ai rien trouvé bê, bê, bê bê !
- L'impudent mécréant ! s'écria le tailleur. Laisser sans nourriture un animal si doux !
Il rentre à la maison et, à coups d'aune, met le garçon à la porte.
C'est maintenant au tour du troisième fils. il veut bien faire les choses, recherche les taillis les plus touffus et y fait brouter la chèvre. Le soir, comme il veut rentrer, il demande à la chèvre :
- Chèvre, es-tu repue ?
La chèvre répondit :
- J'ai tant mangé que je ne peux plus avaler - bê, bê, bê, bê !
- Alors viens à la maison, dit le garçon.
Et il la conduisit à l'écurie et l'attacha.
- Eh bien ? demanda le vieux tailleur, la chèvre a-t-elle assez mangé ?
- Oh ! répondit le fils, elle a tant mangé qu'elle ne peut plus rien avaler. Le tailleur ne le croit pas. Il sort et demande :
- Chèvre, es-tu repue ?
La méchante bête répondit :
- De quoi devrais-je être repue ?
Parmi les sillons j'ai couru pour me nourrir n'ai rien trouvé - bê, bê, bê, bê !
- Ah ! le vilain menteur, s'écria le tailleur. Ils sont aussi fourbes et oublieux du devoir l'un que l'autre ! Vous ne me ferez pas plus longtemps tourner en bourrique !
Et, de colère hors de lui, il rentre à la maison, frappe le pauvre garçon avec l'aune, si fort qu'il le jette par la porte.
Et voilà le vieux tailleur seul avec sa chèvre. Le lendemain matin, il va à l'écurie, caresse la chèvre et dit :
- Viens, ma mignonne, je vais te conduire moi-même au champ.
Il la prend par sa longe et la mène là où se trouvent les baies que les chèvres mangent avec le plus de plaisir.
- Pour une fois, tu peux y aller de bon cœur, lui dit-il, et il la laissa brouter jusqu'au soir. Il demanda alors :
- Chèvre, es-tu repue ?
Elle répondit :
- J'ai tant mangé que je ne puis plus rien avaler, bê, bê, bê, bê !
- Alors viens à la maison ! dit le tailleur.
Il la conduisit à l'écurie et l'attacha. Avant de partir, il se retourna une dernière fois et dit :
- Alors te voilà donc repue pour une fois ?
Mais la chèvre ne fut pas meilleure avec lui qu'avec les autres. Elle s'écria :
- De quoi devrais- je être repue ?
Parmi les sillons j'ai couru pour me nourrir n'ai rien trouvé - bê, bê, bê, bê !
Quand le tailleur entendit cela, il en resta tout interdit et vit bien qu'il avait chassé ses fils sans raison.
- Attends voir, s'écria-t-il, misérable créature ! Ce serait trop peu de te chasser ; je vais te marquer de telle sorte que tu n'oseras plus te montrer devant d'honnêtes tailleurs !
En toute hâte, il rentre à la maison, prend son rasoir, savonne la tête de la chèvre et la tond aussi ras qu'une pomme. Et, parce que l'aune eût été trop noble, il prend une cravache et lui en assène de tels coups qu'elle se sauve à toute allure.
Quand le tailleur se retrouva si seul dans sa maison, il fut saisi d'une grande tristesse. Il aurait bien voulu que ses fils fussent de nouveau là. Mais personne ne savait ce qu'ils étaient devenus.
L'aîné était entré en apprentissage chez un menuisier. Il travaillait avec zèle et constance. Lorsque son temps fut terminé et que vint le moment de partir en tournée, son patron lui offrit une petite table, qui n'avait rien de particulier, en bois très ordinaire. Mais elle avait une qualité : quand on la déposait quelque part et que l'on disait : « Petite table, mets le couvert ! » on la voyait tout à coup s'habiller d'une petite nappe bien propre. Et il y avait dessus une assiette, avec couteau et fourchette, et des plats avec légumes et viandes, tant qu'il y avait la place. Et un grand verre plein de vin rouge étincelait que ça en mettait du baume au cœur. Le jeune compagnon pensa : en voilà assez jusqu'à la fin de tes jours ! Et, de joyeuse humeur, il alla de par le monde, sans se préoccuper de savoir si l'auberge serait bonne ou mauvaise et si l'on y trouvait quelque chose à manger ou non. Quand la fantaisie l'en prenait, il restait dans les champs, les prés ou les bois, où cela lui plaisait, décrochait la petite table de son dos, l'installait devant lui et disait : « Petite table, mets le couvert ! » Et tout de suite, tout ce que son cœur souhaitait était là. Finalement, il lui vint à l'esprit qu'il voudrait bien revoir son père. Sa colère avait dû s'apaiser et avec la
« petite-table-mets-le-couvert », il l'accueillerait volontiers.
Il arriva que, sur le chemin de la maison, il entra un soir dans une auberge pleine de monde. On lui souhaita la bienvenue et on l'invita à prendre place parmi les hôtes et à manger avec eux car on trouverait difficilement quelque chose pour lui tout seul.
- Non, répondit le menuisier, je ne veux pas vous prendre le pain de la bouche. Il vaut mieux que vous soyez mes hôtes à moi.
Ils rirent et crurent qu'il plaisantait. Mais lui, pendant ce temps, avait installé sa table de bois au milieu de la salle et il dit :
- Petite table, mets le couvert !
Instantanément, elle se mit à porter des mets si délicats que l'aubergiste n'aurait pas pu en fournir de pareils. Et le fumet en chatouillait agréablement les narines des clients.
- Allez-y, chers amis, dit le menuisier.
Et quand les hôtes virent que c'était sérieux, ils ne se le firent pas dire deux fois. Ils approchèrent leurs chaises, sortirent leurs couteaux et y allèrent de bon cœur. Ce qui les étonnait le plus, c'était que, lorsqu'un plat était vide, un autre, bien rempli, prenait aussitôt sa place.
L'aubergiste, dans un coin, regardait la scène. Il ne savait que dire. Mais il pensait : « Voilà un cuisinier comme il m'en faudrait un ! »
Le menuisier et toute la compagnie festoyèrent gaiement jusque tard dans la nuit. Finalement, ils allèrent se coucher. Le jeune compagnon se mit également au lit et plaça sa table miraculeuse contre le mur. Mais des tas d'idées trottaient dans la tête de l'aubergiste. Il lui revint à l'esprit qu'il possédait dans un débarras une petite table qui ressemblait à celle du menuisier, comme une sœur. Il la chercha en secret et en fit l'échange. Le lendemain matin, le jeune homme paya sa chambre, installa la petite table sur son dos, sans penser que ce n'était plus la bonne, et reprit son chemin. À midi, il arriva chez son père qui l'accueillit avec une grande joie.
- Alors, mon cher fils, qu'as-tu appris ? lui demanda-t-il.
- Père, je suis devenu menuisier.
- C'est un bon métier ! rétorqua le vieux.
- Mais que ramènes-tu de ton compagnonnage ?
- Père, le meilleur de ce que je ramène est une petite table.
Le père l'examina sur toutes ses faces et dit :
- Tu n'as pas fabriqué là un chef-d'œuvre. C'est une vieille et méchante petite table.
- Voire ! C'est une table mystérieuse, magique, répondit le fils. Lorsque je l'installe et lui dis de mettre le couvert, les plus beaux plats s'y trouvent instantanément, avec le vin qui met du baume au cœur. Tu n'as qu'à inviter tous tes parents et amis. Pour une fois, ils se délecteront et se régaleront car la petite table les rassasiera tous.
Quand tout le monde fut rassemblé, il installa la petite table au milieu de la pièce et dit :
- Petite table, mets le couvert !
Mais rien ne se produisit et la table resta aussi vide que n'importe quelle table qui n'entend pas la parole humaine. Alors le pauvre gars s'aperçut qu'on lui avait échangé sa table et il eut honte de passer pour un menteur. Les parents se moquaient de lui et il leur fallut repartir chez eux, affamés et assoiffés. Le père reprit ses chiffons et se remit à coudre. Le fils trouva du travail chez un patron.
Le deuxième fils était arrivé chez un meunier et il avait fait son apprentissage chez lui. Lorsque son temps fut passé, le patron lui dit :
- Puisque ta conduite a été bonne, je te fais cadeau d'un âne d'une espèce particulière. Il ne tire pas de voiture et ne porte pas de sacs.
- À quoi peut-il bien servir dans ce cas ? demanda le jeune compagnon.
- Il crache de l'or, répondit le meunier. Si tu le places sur un drap et que tu dis « BRICKLEBRIT», cette bonne bête crache des pièces d'or par devant et par derrière.
- Voilà une bonne chose, dit le jeune homme.
Il remercia le meunier et partit de par le monde. Quand il avait besoin d'argent, il n'avait qu'à dire « BRICKLEBRIT » à son âne et il pleuvait des pièces d'or. Il n'avait plus que le mal de les ramasser. Où qu'il arrivât, le meilleur n'était jamais trop bon pour lui et plus cela coûtait cher, mieux c'était. Il avait toujours un sac plein de pièces à sa disposition. Après avoir visité le monde un bout de temps, il pensa : « Il te faut partir à la recherche de ton père ! Quand tu arriveras avec l'âne à or, il oubliera sa colère et te recevra bien ».
Par hasard, il descendit dans la même auberge que celle où la table de son frère avait été échangée. il conduisait son âne par la bride et l'aubergiste voulut le lui enlever pour l'attacher. Le jeune compagnon lui dit :
- Ne vous donnez pas ce mal ; je conduirai moi-même mon grison à l'écurie et je l'attacherai aussi moi-même. Il faut que je sache où il est.
L'aubergiste trouva cela curieux et pensa que quelqu'un qui devait s'occuper soi-même de son âne ne ferait pas un bon client. Mais quand l'étranger prit dans sa poche deux pièces d'or et lui dit d'acheter quelque chose de bon pour lui, il ouvrit de grands yeux, courut partout pour acheter le meilleur qu'il pût trouver.
Après le repas, l'hôte demanda ce qu'il devait. L'aubergiste voulait profiter de l'occasion et lui dit qu'il n'avait qu'à ajouter deux autres pièces d'or à celles qu'il lui avait déjà données. Le jeune compagnon plongea sa main dans sa poche, mais il n'avait plus d'argent.
- Attendez un instant, Monsieur l'aubergiste, dit-il, je vais aller chercher de l'or.
Il emmena la nappe.
L'aubergiste ne comprenait pas ce que cela signifiait. Curieux, il suivit son client et quand il le vit verrouiller la porte de l'écurie, il regarda par un trou du mur. L'étranger avait étendu la nappe autour de l'âne et criait : « BRICKLEBRIT ». Au même moment, l'animal se mit à cracher, par devant et par derrière, de l'or qui s'empilait régulièrement sur le sol.
- Quelle fortune ! dit l'aubergiste. Voilà des ducats qui sont vite frappés ! Un sac à sous comme cela, ce n'est pas inutile !
Le client paya son écot et alla se coucher. L'aubergiste, lui, se faufila pendant la nuit dans l'écurie, s'empara de l'âne à or et en mit un autre à la place.
De grand matin, le compagnon prit la route avec un âne, qu'il croyait être le sien. À midi, il arriva chez son père qui se réjouit en le voyant et l'accueillit volontiers.
- Qu'es-tu devenu, mon fils ? demanda le vieux.
- Un meunier, cher père, répondit-il.
- Qu'as-tu ramené de ton compagnonnage ?
- Rien en dehors d'un âne.
- Des ânes, il y en a bien assez, dit le père. J'aurais préféré une bonne chèvre !
- Oui, répondit le fils, mais ce n'est pas un âne ordinaire, c'est un âne à or. Quand je dis « BRICKLEBRIT », la bonne bête vous crache un drap plein de pièces d'or. Appelle tous les parents, je vais en faire des gens riches.
- Voilà, qui me plaît, dit le tailleur. Je n'aurai plus besoin de me faire de souci avec mon aiguille.
Il s'en fut lui-même à la recherche de ses parents, qu'il ramena. Dès qu'ils furent rassemblés, le meunier les pria de faire place, étendit son drap et amena l'âne dans la chambre.
- Maintenant, faites attention ! dit-il. Et il cria : « BRICKLEBRIT ».
Mais ce ne furent pas des pièces d'or qui tombèrent et il apparut que l'animal ne connaissait rien à cet art qui n'est pas donné à n'importe quel âne. Le pauvre meunier faisait triste figure ; il comprit qu'il avait été trompé et demanda pardon à ses parents qui s'en retournèrent chez eux aussi pauvres qu'ils étaient venus. Il ne restait plus rien d'autre à faire pour le père que de reprendre son aiguille et pour le fils, de s'engager chez un meunier.
Le troisième frère était entré chez un tourneur sur bois et comme il s'agissait d'un métier d'art, ce fut lui qui resta le plus longtemps en apprentissage. Ses frères lui firent savoir par une lettre comment tout avait mal tourné pour eux et comment, au dernier moment, l'aubergiste les avait dépouillés de leurs cadeaux magiques.
Lorsque le tourneur eut terminé ses études, son maître lui offrit, en récompense de sa bonne conduite, un sac et dit :
- Il y a un bâton dedans.
- Je peux prendre le sac et il peut me rendre service, mais pourquoi ce bâton ? il ne fait que l'alourdir.
- Je vais te dire ceci, répondit le patron. Si quelqu'un t'a causé du tort, tu n'auras qu'à dire :
« Bâton, hors du sac ! » aussitôt, le bâton sautera dehors parmi les gens et il dansera sur leur dos une si joyeuse danse que, pendant huit jours, ils ne pourront plus faire un mouvement. Et il ne s'arrête pas avant que tu dises : « Bâton, dans le sac ! »
Le compagnon le remercia, mit le sac sur son dos et quand quelqu'un s'approchait de trop près pour l'attaquer il disait : « Bâton, hors du sac ! » Aussitôt le bâton surgissait et se secouait sur les dos, manteaux et pourpoints jusqu'à ce que les malandrins en hurlassent de douleur. Et cela allait si vite que, avant que l'on s'en aperçût, son tour était déjà venu.
Le jeune tourneur arriva un soir à l'auberge où l'on avait dupé ses frères. Il déposa son havresac devant lui, sur la table, et commença à parler de tout ce qu'il avait vu de remarquable dans le monde.
- Oui, dit-il, on trouve bien une « petite-table-mets-le-couvert », un âne à or et d'autres choses semblables ; ce sont de bonnes choses que je ne mésestime pas ; mais cela n'est rien à comparer au trésor que je me suis procuré et qui se trouve dans mon sac.
L'aubergiste dressa l'oreille. « Qu'est-ce que ça peut bien être », pensait-il. « Le sac serait-il bourré de diamants ? Il faudrait que je l'obtienne à bon marché lui aussi ; jamais deux sans trois ».
Lorsque le moment d'aller dormir fut arrivé, l'hôte s'étendit sur le banc et disposa son sac en guise d'oreiller. Quand l'aubergiste crut qu'il était plongé dans un profond sommeil, il s'approcha de lui, poussa et tira doucement, précautionneusement le sac pour essayer de le prendre et d'en mettre un autre à la place. Le tourneur s'attendait à cela depuis longtemps. Lorsque l'aubergiste voulut donner la dernière poussée, il cria :
- Bâton, hors du sac !
Aussitôt, le bâton surgit, frotta les côtes de l'aubergiste à sa façon. L'aubergiste criait pitié. Mais plus fort il criait, plus vigoureusement le bâton lui tapait sur le dos jusqu'à ce qu'il tombât sans souffle sur le sol. Alors le tourneur dit :
- Si tu ne me rends pas la « petite-table-mets-le-couvert » et l'âne à or, la danse recommencera.
- Oh ! non, s'écria l'aubergiste d'une toute petite voix. je rendrai volontiers le tout, mais fais rentrer ton esprit frappeur dans son sac.
Le jeune compagnon dit alors :
- Je veux bien que la grâce passe avant le droit, mais garde-toi de refaire le mal. Et il cria :
- Bâton, dans le sac.
Et il le laissa tranquille.
Le tourneur partit le lendemain matin avec la « petite-table-mets-le-couvert » et l'âne à or vers la maison de son père. Le tailleur se réjouit lorsqu'il le revit et lui demanda, à lui aussi, ce qu'il avait appris chez les autres.
- Cher père, répondit-il, je suis devenu tourneur sur bois.
- Un fameux métier, dit le père.
- Qu'as-tu ramené de ton compagnonnage ?
- Une pièce précieuse, cher père, répondit le fils, un bâton dans un sac.
- Quoi ? s'écria le père.
- Un bâton, ce n'était pas la peine, tu peux en cueillir à n'importe quel arbre !
- Mais pas un comme ça, cher père ; quand je dis « bâton, hors du sac », il en bondit et donne à celui qui m'a voulu du mal une fameuse danse jusqu'à ce qu'il tombe par terre et supplie qu'il s'arrête. Voyez-vous, c'est avec ce bâton que j'ai récupéré la « petite-table-mets-le-couvert » et l'âne à or que l'aubergiste voleur avait dérobés à mes frères. Maintenant, appelle mes frères, et invite tous les parents. Je veux qu'ils mangent et boivent et je remplirai leurs poches d'or.
Le vieux tailleur ne croyait pas trop à cette histoire, mais il invita quand même ses parents. Le tourneur étendit un drap dans la chambre, fit entrer l'âne à or et dit à son frère :
- Maintenant, cher frère, parle-lui.
Le meunier dit :
- BRICKLEBRIT
Et, à l'instant, des pièces d'or tombèrent sur le drap comme s'il en pleuvait à verse et l'âne n'arrêta que lorsque tous en eurent tant qu'ils ne pouvaient plus en porter. (Je vois à ta mine que tu aurais bien voulu y être !) Alors, le tourneur chercha la petite table et dit :
- Cher frère, parle-lui maintenant.
Et à peine le menuisier avait-il dit : « Petite table, mets le couvert » que déjà les plus beaux mets apparaissaient en abondance. Il y eut un repas comme jamais encore le bon tailleur n'en avait vu dans sa maison. Toute la famille resta rassemblée jusqu'au milieu de la nuit et tous étaient joyeux et comblés. Le tailleur enferma aiguilles, bobines, aune et fers à repasser dans une armoire et vécut avec ses fils dans la joie et la félicité.
Et la chèvre à cause de laquelle le tailleur jeta dehors ses trois fils, qu'est-elle devenue ?
Ne supportant pas d'avoir la tête tondue, elle alla se cacher dans le terrier d'un renard. Lorsque celui-ci revint et aperçut deux gros yeux briller au fond de son terrier, il prit peur et se sauva à toute allure. Dans sa fuite, il rencontra un ours.
- Pourquoi as-tu l'air si affolé, frère renard ? lui demanda celui-ci. Que t'est-il donc arrivé ?
- Mon terrier est occupé par un épouvantable animal dont les yeux lancent des flammes expliqua le renard.
- Nous allons le chasser, s'exclama l'ours qui accompagna le renard jusqu'à son terrier. Mais lorsque l'ours aperçut les yeux de braise, à son tour il prit peur et s'enfuit, renonçant à chasser l'intrus. Dans sa fuite, il rencontra une abeille.
- Pourquoi fais-tu cette tête, frère ours ? lui demanda-t-elle, toi qui d'ordinaire est si joyeux ?
- Un épouvantable animal aux yeux de braise occupe le terrier du renard et nous ne réussissons pas à l'en chasser, expliqua l'ours.
L'abeille fut saisie de pitié.
- Je ne suis qu'une pauvre et faible créature à laquelle vous ne prêtez d'ordinaire guère attention, dit-elle. Mais peut-être pourrais-je vous aider.
L'abeille entra dans le terrier du renard, se posa sur la tête de la chèvre et la piqua si violemment que celle-ci sauta en l'air. « Bê, Bê », hurla la chèvre en décampant à toute allure. Elle courut, courut si longtemps qu'encore aujourd'hui nul ne sait jusqu'où elle est allée.
其他有趣的翻译
- 旅游法语口语系列一
- 旅游法语口语系列二
- 旅游法语:第一次坐法国航班
- 旅游法语:博物馆musées
- 旅游法语:旅店hotel
- 旅游法语:宗教religion
- 旅游法语:中国历史年表
- 旅游法语:Voyage
- 商业词汇法英对照系列一
- 商业词汇法英对照系列二
- 商业词汇法英对照系列三
- 商业词汇法英对照系列四
- 商业词汇法英对照系列五
- 商业词汇法英对照系列六
- 商业词汇法英对照系列七
- 商业词汇法英对照系列八
- 什么是企业(法汉对照)
- 外贸法语常用语
- 中国国家领导人会见外宾常用语
- 法语专业《跨文化交际》
- 法语中常用的足球术语
- 出生证明法文公证样本
- 法语个人简历样本一
- 法语个人简历样本二
- 法语个人简历样本三
- 法语简历与求职信样本
网友关注
- 法语语法辅导:引导虚拟式现在时的几个词[Freezy]
- 法语时态总结教程5
- 法语语法辅导:时态汇总(5)
- 法语语法辅导:法语介词性短语 ( 2 )
- 英法词汇中的伪同源词列表(OP篇)
- 法语名词的综合练习(二)
- 法语语法总结:限定形容词的小知识点(一)
- 法语语法辅导:法语介词解析1
- 法语语法辅导:法语的语式与时态示意图
- 法语语法总结:法语词汇的综合小练习(一)
- 法语语法辅导:法语语法结构表
- 法语语法辅导:主语人称代词及用法8
- 法语语法冠词的知识点(三)
- 法语语法冠词的知识点(二)
- 法语语法辅导:主语人称代词及用法7
- 解析法语副词的功能及其作用
- 法企白领上班必备法语词汇2
- 法语语法辅导:法语介词解析5
- 关于an与année等词在用法上的区分
- 法语语法辅导:法语中名词单数变复数的6种变法*(英法对照)
- 法语主有代词的妙用
- 法语语法辅导:年龄相关用语
- 法语语法辅导:法语介词解析2
- 法语语法总结:关于de的用法
- 法语语法总结:限定形容词之泛指形容词(一)
- 法语语法总结:en effet, en fait, au fait
- 法语名词的综合练习(一)
- 法语语法总结:循序渐进学法语
- 法语语法辅导:法语的特殊符号的解释
- 法语语法辅导:时态汇总(1)
- 法语语法辅导:主语人称代词及用法5
- 法语时态总结教程2
- 法语语法辅导:几种法语时态的学习
- 法语语法总结:限定形容词之泛指形容词(二)
- 法语语法辅导:复合过去式中以être为助动词的法语动词(含此类动词听力)
- 零起点法语:序数词的构成及有无性数变化
- 法语语法辅导:时态汇总(4)
- 法语语法辅导:条件式过去时
- 几个法语常用介词的用法比较
- 法语语法辅导:时态汇总(3)
- 法语语法辅导:直陈式现在式
- 法语语法限定形容词的综合练习
- 法语语法冠词的知识点(五)
- 法语语法总结:引导虚拟式现在时的几个词(Freezy)
- 直宾和无介词状语区别诀窍
- 法语语法学习:限定形容词之泛指形容词(2)
- 法语语法辅导:法语介词性短语 ( 5)
- 法语语法辅导:将来时
- 法语语法辅导:条件句
- 法语无人称动词用法讲解
- 法语词末发音规律
- 法语语法辅导:时态汇总(2)
- 法语语法辅导:品质形容词的位置
- 法语语法辅导:法语介词性短语 ( 4)
- 法语语法辅导:法语介词性短语 ( 3 )
- 法语学习:tout的各种用法
- 法语考试复习精选资料-语法辅导61
- 法语语法辅导:序数词的构成;序数词有无性数变化
- 语法课堂——法语副词讲解
- 法语语法辅导:法语词汇的性
- 法语语法辅导:法语中代词的使用方法
- 法语语法辅导:Grammaire---分词式
- 法语语法总结:冠词的综合练习
- 语法课堂——法语形容词讲解
- 法语语法辅导:泛指形容词与泛指代词的区别(实例分析)
- 法语语法辅导:主语人称代词及用法6
- 法语介词à, du, en, dans
- 法语时态总结教程1
- 法语语法冠词的知识点(四)
- 语法课堂——法语形容词阴阳性变化
- 法语时态总结教程4
- 零起点法语学习:引导虚拟式现在时的几个词
- 法语语法辅导:法语中不用冠词的六种情况
- 法语语法总结:盘点法语人称代词
- 法语语法之条件式(Le Conditionnel)
- 法语关系从句可表达的含义
- 语法课堂——法语介词讲解
- 法语语法辅导:法语中品质形容词的用法
- 法语语法辅导:法语语法格式
- 法语语法辅导:时态汇总(6)
- 语法课堂——法语名词单复数特例
精品推荐
- 射阳县05月30日天气:阴,风向:东北风,风力:<3级,气温:20/18℃
- 民丰县05月30日天气:阴,风向:东北风,风力:3-4级转<3级,气温:26/14℃
- 吐鲁番市05月30日天气:晴,风向:无持续风向,风力:<3级,气温:30/20℃
- 大丰市05月30日天气:阴,风向:东北风,风力:<3级,气温:23/19℃
- 平罗县05月30日天气:晴转小雨,风向:无持续风向,风力:<3级转3-4级,气温:29/15℃
- 岳普湖县05月30日天气:阴,风向:无持续风向,风力:<3级,气温:29/15℃
- 平陆县05月30日天气:多云,风向:西南风,风力:<3级,气温:23/18℃
- 芮城县05月30日天气:晴转多云,风向:西北风,风力:<3级,气温:23/16℃
- 精河县05月30日天气:晴,风向:北风,风力:3-4级转<3级,气温:27/14℃
- 哈密地区05月30日天气:晴,风向:无持续风向,风力:<3级,气温:23/10℃
分类导航
热门有趣的翻译
- 法语热门:给我一次机会
- 法国的家庭宠物
- 法语日常口语学习:酒类
- 法语入门基础语法指导:直陈式先过去时
- 法语语法指导:名词前用限定词的作用
- 法语阅读经典素材整理25
- 法语语法指导:法语语法解析4
- 法语语法与词汇考试练习选择题整理(3)
- 优美法语每日一说:只道当时年纪小,对爱知之甚少
- 法语语法辅导:各并列连词的表现形式
- 基础法语语法:tout
- 看漫画学法语:Anpe
- 地理相关法语词汇
- 新概念法语对话辅导资料:我很抱歉
- 《茶花女》法语版第12章
- 法语口语:困了Fatigué
- 法语语法中的复合过去时及其性数配合
- 法语词汇素材:汽车相关词汇整理13
- 初学者必备法语词汇:CONNAITRE SAVOIR(音频朗读)
- 新概念法语发音辅导:表达情感的重音
- 法语词汇学习:常用短语2
- 英法同形词义辨析:Peine / Pain
- 法语阅读:软屏手机时代即将来临?
- 法语口语:Bâiller 打哈欠
- 留法实用词汇之 “时差”
- 《茶花女》中法对照第7章(法语)